USTAZ BHOURIYA DIALLO s’adresse aux Peuls de Guinée

« La situation de la Guinée est arrivée à un niveau où il nous faut sortir de la logique d’attente pour agir ! De nos jours, hésiter de dire la vérité devant un drame qui coute la vie à des personnes, c’est être complice. »

Suite aux crimes récemment organisés contre la communauté peule alors que c’est toute la Guinée qui rejette le projet de troisième mandat pour Alpha Condé (Lire 1 et 2, Rappel), le jeune sage Guinéen Alpha Amadou Diallo dit Ustaz Bhouria s’adresse à la communauté peule :

« Chers parents, la situation est devenue grave. Il n’y plus aucun doute que ce régime vise et tue la communauté peule. Mais Alpha Condé est un homme de conflit et de mal. Il va tuer encore et toujours. Avez-vous lu ce qu’il a dit dans Figaro ? Notre défaut, c’est d’être des hommes réactifs. Nous ne sommes pas hommes d’action, mais des hommes qui attendent et qui réagissent en se lamentant simplement. Avec ce Monsieur et son groupe, nous devons sortir de la logique de la réaction pour être actifs ou créatifs. »

« J’ai vu beaucoup de peuples, mais je reconnais que notre ethnie peule sait se résigner. Nous sommes un peuple qui attend. Aux élections, on ne lutte jamais pour en avoir des conditions équitables. On attend qu’ils les organisent et qu’ils nous volent. Dans ce cas, on crie qu’on nous a volés, puis on attend la prochaine fois. Qu’on nous vole à nouveau pour reprendre la même attitude. Quand on nous tue, on crie qu’on nous a tués, puis on attend qu’ils reviennent nous tuer plus tard. Notre vie est ainsi faite depuis des années… On entend les Peuls assis devant leur maison, dire : "Non, ils ne pourront pas voler à nouveau, ils n’oseront pas faire ça !" ».

« La situation de la Guinée est arrivée à un niveau où il nous faut sortir de la logique d’attente pour agir ! De nos jours, hésiter de dire la vérité devant un drame qui coute la vie à des personnes, c’est être complice. »

« Un "dougoula" est un "dougoula", qu’il soit de Labé, de Pita, de Mamou, ou d’ailleurs ! Pourquoi accueillir quelqu’un qui vend les âmes de vos enfants à Alpha Condé en se disant votre fils ? Chassez votre frère qui met du feu à la concession et embrassez et partagez ce que vous avez avec le voisin qui vient vous aider à éteindre le feu chez vous ! Aimons et soyons avec les justes et rejetons les injustes, quelle que soit leur origine ! Parent ou pas, l’injuste est un destructeur,  il ne peut que détruire. Il n’est utile à personne ! Il faut l’éloigner de soi ! »

« Peuls, nous devons changer quelque chose maintenant en Guinée ! Nous ne devons pas vouloir l’unité des Peuls. Il y a des Peuls qui ne sont pas bons pour la communauté. Nous devons plutôt rassembler les Peuls bons et patriotes qui veulent le bien du pays. Faire des nôtres, les autres Guinéens qui se battent pour la justice et le progrès du pays. Ne pas commettre la faute lourde de suivre la théorie ou la philosophie qui dit que je préfère mon mauvais parent au bon des autres. Même un étranger correct ou bon est mieux pour nous que le mauvais parent. Le pays est un bien commun, nous sommes un peuple, une nation. Les Peuls doivent être partout, dans tout parti guinéen, mais Alpha Condé et son mouvement actuel au pouvoir ne sont plus un parti. Ce sont des bandits, des criminels, des assassins que plus personne ne doit approcher. Les Peuls leaders de partis qui sont avec Alpha Condé sont les pires ennemis de notre communauté et du Fouta. Ce sont eux qui, dans le jeu d’Alpha Condé, se cachent derrière leur village de Labé, de Pita, de Mamou en allant dire à ceux de son village de les soutenir en tant que "fils de Labé", "Fils de Pita", "Fils de Mamou" etc. Ce sont des commerçants politiques qui ont vendu leurs âmes et qui utilisent notre sang et nos vies comme marchandises. Je ne demande pas qu’on les attaque, qu’on les insulte ou qu’on les frappe. Nous devons isoler et excommunier tout Peul ou autre Guinéen qui s’associe ou travaille pour Alpha Condé, eux et leurs familles. Notre résistance doit commencer par cela. ».

Espérons que ce message soit compris par tous les Guinéens, pas seulement les Peuls ! Car, le clan des criminels au pouvoir est en phase de l'application de ce qu'ils se sont dit dans une réunion décisive en mi septembre 2019 :

« Nous perdrons le pouvoir si on ne le fait pas. Il y aura un début de résistance et d’unité au sein du FNDC si nous déclenchons le processus aboutissant au troisième mandat. Cependant, après une réaction ferme des forces de l’ordre que nous contrôlons, avec quelques blessés et morts, ils vont reculer et nous obtenons ce que nous voulons : garder le pouvoir. Après, on fera des gestes d’ouvertures et financiers qui conduiront à la fissure du FNDC et à la collaboration directe du chef de file de l’opposition. Devant le consensus national, les partenaires étrangers sont obligés de se retenir et ne plus nous condamner. » (Lire).

 

GUINEEPRESSE.INFO


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