Communiqué de la famille Barry de Timbo relatif à l'Appel aux neuf Diwe du Fouta Djallon


Interpellé sur les tueries de civils et l’attaque des services de santé à Labé par ses forces de sécurités, Madifing Diané déclare sans hésitation : « C’est la guerre qui a commencé  dans la ville ».

 

 

Samedi 1.er février 2020

Chers frères et sœurs, chers parents,

Ce qui se passe en ce moment en Moyenne Guinée et dans la commune de Ratoma, zone d’habitation à majorité peule, est très grave voire pire qu’un état de guerre que subit notre communauté peule de Guinée : les enfants sont abattus à bout portant dans la rue, devant le domicile parental, sur les terrains de football, dans les concessions, dans les chambres et même dans les toilettes. Les cortèges funèbres sont attaqués avec des moyens militaires, des membres d’une famille réunis pour l’enterrement de l’un des siens tué par balles à la veille sont abattus à leur tour. Ils violent les domiciles entre 00 h et 5 h du matin, défoncent les portes, torturent et humilient les vieilles personnes, tuent les jeunes et mutilent les enfants.

A Labé, on arrête l’ambulance pour exécuter les secouristes « de Peuls blessés » etc.

Interpellé sur les tueries de civils et l’attaque des services de santé à Labé par ses forces de sécurités, l’ami d’Alpha Condé, le policier et gouverneur de Labé, Madifing Diané, déclare sans hésitation : « C’est la guerre qui a commencé  dans la ville ».

Ainsi, l’appel de notre parent Mody Sory Barry pour une rencontre des ressortissants des neuf (9) Diwè du Fouta Djallon à Bruxelles le dimanche 9 février 2020, afin qu’on se penche sur des voies et moyens de mettre un terme à ce génocide programmé, par Alpha Condé, son parti et son gouvernement, en exécution contre la communauté peule, est humainement compréhensible. En effet, ces dix dernières années nous avons connu un crime contre l’humanité reconnu par la CPI et les Nations Unies avec l’impunité et même des postes ministériels garantis aux auteurs de ces crimes, le silence assourdissant de la communauté internationale devant les crimes et assassinats ciblés des Peuls en Guinée depuis l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir. Ces expériences ont prouvé que pour notre sécurité et notre survie, nous ne pouvons et ne devons compter que sur nous-mêmes.

Nous considérons que, vu la situation grave et cet état de déclaration de guerre contre les Peuls en Guinée, la Moyenne Guinée se retrouve fort malheureusement dans la nécessité d’une concertation à un haut niveau des représentants des neuf (9) Diwè du Fouta Djallon.

Cependant chers parents, ce qui se passe en ce moment chez nous et ses éventuelles conséquences concernent tout le Fouta et au-delà toute la Guinée. En effet, de par sa position géographique, le Fouta constitue le tronc de la Guinée. Ce qui implique que toute action qui doit s’entreprendre doit se faire avec sérénité et responsabilité en ayant toujours à l’idée que c’est le destin de l’ensemble du pays qui est en jeu. Par ailleurs, des représentants de la communauté, à travers l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie ont plaidé pour le choix d’une date convenable qui permettrait une participation plus représentative des filles et fils du Fouta Djallon à cette importante rencontre. En considération de tout cela, il est impérieux de repousser cette convocation à une date ultérieure, jusqu’à ce que les gens de l’extérieur se concertent avec ceux de l’intérieur, notamment les représentants des 9 Diwè en Guinée. La nouvelle date vous sera communiqué dans les plus brefs délais.

 

Pour la famille,

Elhadj Ibrahima Barry,          Bruxelles/Belgique
Aguibou Barry,                     Bruxelles/Belgique
Mohamed Barry,                   Bruxelles/Belgique
Alpha Ibrahima Barry,           Ans/Belgique
Abdoulaye Sadio Barry,         Aix-la-Chapelle/Allemagne
Prof. Ibrahima Barry,            Lille/France
Elhadj Boubacar Barry,         Lausanne/Suisse


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