Déclaration du président du parti BAG relative à l’intervention de l’armée dans la crise politique du Mali.


« Les événements de Bamako couronnent l’échec de la CEDEAO. Cette Organisation cherche maintenant à faire échec à ces événements au Mali en convoquant le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali dans le but de ramener le corrompu et décrié dictateur évincé du pouvoir ».



Chers compatriotes, chers sœurs et frères Africains, chers amis d’Afrique,

les événements qui se déroulent à Bamako depuis ce matin, à l’aube, sont salutaires pour toute la Sous-région Ouest africaine d’expression française. C’est la preuve que les peuples de l’Afrique de l’Ouest francophone n’accepteront plus que les Chefs d’Etat de ces pays travestissent les Institutions républicaines de nos pays pour leurs propres intérêts politiques.

La CEDEAO, l’institution supranationale en charge du respect des règles démocratiques et de la bonne gouvernance dans ses pays membres, se comporte désormais comme un syndicat de Chefs d’Etat plus soucieux du maintien au pouvoir d’un des leurs qui a sciemment violé les lois de son pays.

Nous apportons notre soutien indéfectible au peuple frère du Mali dans son combat contre la forfaiture et la mal gouvernance. Nous félicitons les officiers maliens qui sont restés fidèles à leur serment de défendre leur peuple et invitons toutes les armées africaines à suivre cet exemple désormais.

Nous lançons un appel à toutes les organisations des sociétés civiles et à toutes les forces vives des pays membres de la CEDEAO pour qu’elles apportent leur soutien au peuple malien qui ne se bat pas seulement que pour le Mali, mais aussi pour tous les autres pays dans lesquels nous assistons à des manipulations des institutions républicaines et des Lois fondamentales !

La solution que tentait d’imposer le collège des chefs d’Etat appelé Mission de la CEDEAO ne tenait pas compte de la réalité du terrain ni des aspirations du peuple malien et constituait une violation flagrante du Protocole A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement de conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

L’intervention responsable de l’armée républicaine apporte au Mali la chance d’une sortie de crise rapide et juste en évitant un bain de sang et une déstabilisation politique durable du pays.

Les événements de Bamako couronnent l’échec de la CEDEAO. Cette Organisation cherche maintenant à faire échec à ces événements au Mali en convoquant le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali dans le but de ramener le corrompu et décrié dictateur évincé du pouvoir.

Pour faire échec à cette nouvelle trahison du peuple malien et au delà, de tous les peuples francophones de notre Sous-région, par la CEDEAO, nous faisons appel à toutes les organisations des sociétés civiles des pays membres de la CEDEAO afin qu’elles apportent, collectivement, ou séparément, un soutien fort au peuple frère du Mali dans son combat contre la forfaiture. Elles doivent également saisir l’ONU, l’UE et l’UA par une déclaration forte condamnant toute utilisation des Institutions républicaines de nos pays pour servir les intérêts politiques d’un Président.

La CEDEAO qui demande le retour à l'ordre constitutionnel au Mali ignore que l'ordre constitutionnel, c'est d'abord et avant tout le respect, par les Gouvernants, des Lois Fondamentales que le pays se donne et la garantie de l'indépendance des Institutions Républicaines et de la séparation des pouvoirs. Depuis quelques années, certains chefs d'Etat de pays francophones de la CEDEAO violent allègrement ces règles avec la complaisance de la CEDEAO. Le sentiment général aujourd'hui est que la CEDEAO n'est plus qu'un syndicat de chefs d'Etat. Elle ne partage plus les aspirations des peuples qu'elle représente. Il appartient désormais aux peuples dont les chefs d'Etat se comportent en despotes de se prendre en charge comme cela fut hier au Burkina Fasso et aujourd'hui au Mali.

Allemagne, le mardi 18 aout 2020

Sadio Barry,
Président du parti Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG).
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