Nouvelles démolitions des habitats à Kaporo – Communiqué de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon

En Août 2017, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon ainsi que plusieurs organisations des droits de l’homme, dont l’INIDI, avaient condamné des démolitions d’habitats à Conakry.  À cette occasion, notre organisation avait rappelé les événements de 1998 dans le quartier de Kaporo Rail.

 

Des démolitions illégales motivées par des règlements de compte politiques ciblant des habitants peuls avaient vu la destruction de plus de vingt-mille propriétés avec mort d’hommes et l’emprisonnement, du chef du groupe de l'opposition à l’assemblée, Mr. Mamadou Bah, sans levée de son immunité parlementaire.  

Les dépossédés d’alors ainsi que ceux des démolitions illégales qui suivirent n’ont à ce jour pas été indemnisés.  En outre, plus de deux décennies après les démolitions, la zone de Kaporo est quasi-inoccupée. Mr. Alpha Condé et son administration n’ont fait aucun effort pour encourager une occupation des zones précédemment débarrassées de force de leurs occupants légaux. Il n’y a eu aucun plan de nettoyage, à fortiori d’amélioration de quartiers proches de la présidence et du centre des affaires de la capitale, dont l’insalubrité donne à Conakry sa réputation de capitale bidonville. Cela n’aura pas empêché Mr. Monsieur Alpha Condé de déclarer en 2014 que les quartiers de Cosa et de Bambéto étaient des « ghettos » qu’il envisageait de transformer en « zones viables ».  Ainsi, les démolitions actuelles n’ont aucune justification économique ni la rationalité d’urbanisation.  En réalité, elles font partie d’un plan cynique d’indexation de zones urbaines occupées principalement par des peuls.

Le gouvernement ignore délibérément que la quasi-totalité des propriétés ont été érigées suite à des permis délivrés par des agents de la fonction publique. Aucun de ces agents n’a été interpellé pour répondre de ses actes. Au contraire, Mr. Alpha Condé se livre à un acharnement ethnique en remuant des sentiments nativistes qui présentent les occupants légaux de ces quartiers – dont certains depuis des décennies - comme des spoliateurs qui abusent les prétendus autochtones. Comme lors des précédentes démolitions, on assiste à une violation des droits les plus élémentaires de citoyens, doublée d’une ségrégation ethnique sans ambages.

Les démolitions qui souvent touchent des citoyens démunis sont en violation de la morale et du droit. Elles ne sont assorties d’aucune mesure de relocation des propriétaires. Des enfants et des personnes âgées sont ainsi exposée à tous les aléas des sans-abris. Mr. Alpha Condé a montré être un condensé de cynisme, de phobies ethniques qu’il utilise dans des manœuvres criminelles dont, encore une fois, la communauté peule fait les frais.

Comme en 2017, Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon saisit l’occasion pour encore une fois mettre le président guinéen en garde. Les mêmes mises en gardes vont aux agents de la sécurité, du ministre de la ville Ibrahima Kourouma et des services d’urbanisation qui se rendent complices de ces crimes imprescriptibles contre les citoyens guinéens.  Pottal-Fii-Bhantal fustige le ministre de la justice dont un des juges a débouté des requérants contre l’état en y ajoutant la suprême injure d’une amende de 500 millions. Ces mesures vexatoires qui ont pour but d’intimider tout plaignant futur constituent le comble de la déliquescence de la justice.

Le gouvernement de Mr. Alpha Condé vient de franchir une autre limite dans la cruauté contre les guinéens. Face à cette cruauté gratuite, il est important que les guinéens se mobilisent sur tous les fronts. Pottal-Fii-Bhantal salue les efforts en cours pour secourir les victimes.

Nous demandons à toutes nos sections à travers le monde de s’organiser pour secourir les victimes. 

Nous recommandons à toutes les victimes de mobiliser les documents de leurs propriétés et de s’organiser en collectifs de recours juridiques pour des plaintes auprès du tribunal de la CEDEAO contre l’état guinéen. En outre nous leur demandons de porter des plaintes individuelles contre les agents véreux de l’état qui se rendent complices de ces crimes contre des guinéens. 

En collaboration avec d’autres organisations de la société civile, Pottal-Fii-Bhantal est entrain de mobiliser les fonds pour soutenir les efforts de justice des victimes. Nous lançons un appel à toutes les sections de Pottal a travers le monde d’organiser des levées de fonds pour assister les familles touchées par les démolitions.

Aux victimes notre organisation assure sa totale disponibilité pour l’engagement de telles actions.

 

La Commission centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon


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