Demain dès l’aube (article d’hier) !

Opinions

Le jeudi 14 novembre 2019, à l’image des autres dates déjà historiques comme celle du 7 novembre, nous exercerons notre droit constitutionnel.

Celui de manifester et par ricochet de résister au dictateur, à l’oppresseur tout-court. Nous le ferons parce que nous sommes pleins de conviction devant les kalachnikovs aux colliers allongés de balles réelles. Ce ne sera pas un film-fiction. Mais bien une réalité au pays d’Alpha Condé qui dit en quelque sorte que : ( dans tous les pays où les présidents changent de constitution il y a eu des manifestations et des morts. Mais au final, ils le font malgré les morts). Une leçon de cynisme bien apprise et en voie d’application sans détour dans notre Ratoma, la commune des opprimés. Nous ne comptons pas les morts. Nous en prenons acte et pleurons avec plus de vigueur et d’objectivité en vue de faire respecter le droit et la constitution dans notre pays.

Alpha Condé confond les pays et les époques. Nous sommes bientôt en 20-20. En Guinée de surcroît. Evo Morales vient d’être chassé du pouvoir en Bolivie pour avoir fraudé une réélection suite à une manifestation de trois semaines de la part de son opposition. Il est arrivé ce mardi 12 novembre 2019 à Mexico en simple T- Shirt. Un bon à rien. L’exil. 

Ce n’est pas ce que l’on souhaite pour notre Condé national. Le professeur de droit doit s’offrir le droit de vivre et de finir sa vie dans son pays qu’il a eu la chance de présider. A défaut, nous n’aurons qu’un seul choix: celui de résister, de nous battre pour le respect de la constitution de 2010 (même pas âgée de 10 ans encore) pour le mettre à l’écart.

Il dit lors d’une interview que ceux qui parlent aujourd’hui sont des gens qui ont déjà pillé le pays et qu’il ne les laissera pas revenir aux affaires. C’est ça le projet ?

Un président de la République ne peut pas se substituer au peuple qui demeure le seul souverain de ses choix. Élire un président ne relève pas d’un président sortant. Cependant, il est libre de voter ou pas le jour du scrutin. Mais pas d’interdire à celui à qui la constitution confère le droit d’être élu. Tous ceux qui sont éligibles et qui le souhaiteraient doivent en avoir la liberté s’ils le veulent. Point. 

La responsabilité voudrait bien que le président écoute ce peuple qui a pris son destin en main le tout sous les couleurs d’une souveraineté patriotique en scandant le slogan : Amoulanfé.

Aujourd’hui, les répressions ne font plus peur. Autant nous détestons vos crimes crapuleux, autant nous sentons Le Devoir inébranlable de vous combattre pour vous mettre à la touche en toute tranquillité. Car vous ne devez pas opérer un coup d’état constitutionnel dans ce pays sur le dos de la jeunesse que nous sommes. Nous voulons d’une démocratie réelle qui commencera par une alternance en 20-20. Et au plus tard en 20-30, nous aurons un autre président qui ne sera pas encore celui que nous élirons en 2020. Comme pour dire que le décompte commencera bien par vous qui occuperez bientôt le premier rang de nos anciens présidents << démocratiquement élus >>.

Demain, jeudi 14 novembre, nous serons nombreux et très nombreux même ( y compris les absents de la dernière marche qui voudront réparer leur tort).

Les soldats dans les casernes, les gendarmes et policiers en retrait. Le peuple dans la rue en toute sérénité et plein de détermination.

Ainsi, manifesterons-nous en scandant Justice pour nos morts, nos blessés, liberté pour nos héros emprisonnés et respect de la constitution de 2010.
Devant et en avant jusqu’à la victoire finale.

Boubacar Barry
Citoyen Guinéen pour une alternance en 2020

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